mardi 21 août 2012

La déchirure par Robin Hobb


(avis portant sur la trilogie)
Jamère Burvelle a son destin tout tracé devant lui : second fils d'un noble de la Frontière fraichement conquise sur les nomades, il sera militaire, comme l'a été son père avant d'être anobli pour faits d'armes. Cependant, lorsqu'il est envoyé par son géniteur passer une semaine avec un nomade, histoire de se durcir pour pouvoir être un bon officier, la destinée s'égare. L'ancien ennemi de son père tente de s'en servir comme outil dans une lutte de pouvoir magique, et la Magie elle même décide faire de Jamère son pion. Commence alors une route cahoteuse et semée d'embûches pour le notre héros-narrateur.
Depuis que j'ai été traumatisé par les épreuves et sévices infligés au narrateur dans l'Assassin Royal, je n'ouvre plus un roman de Robin Hobb sans un frisson de crainte. Dans celui-ci encore, on retrouve la même atmosphère : déchéance du héros, rejet et incompréhension par son entourage, morts et désespoirs. En plus atténué, cependant. Ce qui est aussi appréciable dans ce livre, c'est que le tiraillement du narrateur entre deux cultures se reproduit aussi pour nous lecteurs, et on a bien du mal à décider ou se situe le bien et le mal. Mais cette ambiguïté constante est résolu un peu trop rapidement, quand au dernier volume, en quelques pages, tout se résout ... magiquement, et de façon très indirecte (bien qu'annoncée depuis la moitié du cycle en fait).
Au final, c'est une série intéressante pour la description de deux cultures bien différentes, et un certain onirisme écologique.
Pour finir, un petit coup de gueule (qui ne sert à rien) : en anglais, c'est une trilogie, soit normalement 4 livres en français. Pygmalion en a fait une série de 8 volumes, histoire de maximiser les profits. C'est quand même marrant que ce genre de magouille se fasse couramment en France, Noble Pays de la Culture, des Arts & des Lettres, et non chez les anglo-saxons qui pourtant ne jureraient que par le fric...

samedi 11 août 2012

Le Complot Contre L'Amérique, de Philip Roth




En 1940, poussé notamment par le slogan "Lindbergh ou la guerre", les américains choisissent comme président le célèbre aviateur. Celui signe aussitôt un pacte de non agression avec les puissances de l'Axe, au grand dam de la population juive des états-unis. Tout ceci est raconté par les Philippe Roth, jeune garçon grandissant dans un quartier juif du New Jersey. Il observe, sans forcément tout comprendre, les réactions de ses parents, de sa famille, des ses amis, devant l'antisémitisme croissant, les mesures discriminatoires, les émeutes..

Il s'agit donc d'une uchronie. Plus exactement, il s'agit d'un roman "classique", avec une uchronie dedans. On suit a moitié les aventures du jeune Philippe, et à moitié l'évolution uchronique. Cependant, le mélange est assez indigeste, pour moi en tout cas. Je n'ai pas retrouvé le frisson du Fatherland de Robert Harris par exemple. La fin est trés rapide, un peu trop, comme si l'auteur avait eu hâte de terminer.
Après, c'est bien écrit, c'est juste sans doute qu'a titre de lecteur, je côté science-fiction est un peu trop faible qualitativement, et que je voulais plus qu'un roman classique dans cet ouvrage.

vendredi 10 août 2012

Les nains, par Markus Heitz




Tungdil, un jeune nain de soixante printemps n'ayant jamais vécu avec son peuple, est envoyé par son père adoptif, le Mage Lot-Ionan, en mission pour livrer de mystérieux artefacts.
Mais la mort rôde sur le Pays Sûr, depuis qu'un des 5 clans des nains qui en protégeaient les barrières montagneuses a été laminée par les forces de du Mal.  Tungdil va devoir devenir un héros...

Dans sa préface, l'auteur écrit qu'il a voulu placer les Nains en première ligne de son récit, au premier plan. Ce sont donc ces nains, plutôt classiques (n'aiment pas les elfes, vivent sous terre, etc..) qui sont les héros du livre. A travers le voyage initiatique de Tungdil, on découvre leur riche histoire, et celle de leur monde.
Quelque part, c'est très tolkienien : le héros explore le monde pour la première fois de sa vie, est envoyé en mission (en quête) par une autorité supérieure (mais ici, le Grand Roi des Nains, pas un seigneur demie elfe), et rassemble une compagnie hétéroclite. Différence sans aucun doute en lien avec les thématiques Naines, si la quête tourne autour d'un objet, celui ne doit pas détruit, mais créé avant d'être utilisé (en profitant des talents innés des nains). Le parallèle se retrouve aussi dans la structure du récit,ou les aventures du Quêteur sont entrecoupées par "et pendant ce temps, il se passe ça à côté", passages qui sont cependant un peu trop décousus.
Au final, ce fut une lecture plaisante, assez prenante, mais qui en même temps ne me laissera pas un souvenir impérissable, principalement à cause de certaines faiblesses de style et de scénarios. Je lirai quand même les suivants à l'occasion, vu que ces faiblesses peuvent être corrigées par l'expérience grandissante de l'auteur.

Une petite citation pour finir :
"Nous n'abandonnerons jamais ! cria-t-il à l'adresses des montres.(Puis, il entrechoqua les dos de ses couperets de façon que les tintements se répandent dans toute la fonderie.) Vous entendez ce son, répugnantes créatures ?! Je sonne votre glas !"





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