mardi 8 octobre 2013

Dreadnought par Cherie Priest



Cela fait trop longtemps que je l'ai lu, ma critique sera donc rapide...

Toujours dans l'univers alternatif-guerre de Sécession-steampunk de Priest, ce volume m'a plus davantage que le précédent. L’héroïne est une femme forte, infirmière dans un hôpital de guerre, qui doit traverser le continent (et la frontière Union-Confédération) pour rejoindre son père mourant.

C'est donc un récit de voyage, ou l'important n'est pas tant les lieux traversés que les moyens de transports utilisés, et notamment le train blindé : Dreadnought. En plus d'être lui même un secret militaire de haute technologie, ce train transporte une bien mystérieuse cargaison.

Le rythme du livre est inégal : si le début et la fin sont plutôt réussis, le milieu est assez lent. Cela donne certes le temps au lecteur de découvrir la société et l’héroïne, avec l'inconvénient que le final (dont certains éléments sont annoncés depuis longtemps) se fait attendre, mais il ne décevra pas ceux qui attendaient un peu plus d'action.

Bien sur, c'est sans nul doute une mine d'inspirations pour le jeu de rôle Deadlands.

lundi 7 octobre 2013

Gone (la série), par Michael Grant




Cette critique porte sur l’ensemble de la série. Elle est disponible en français.
Gone est une série en six volumes (une hexalogie, non ?) orientés jeunesse "moderne" (on n'est plus dans le club des 5, genre ( comme on dit maintenant)) : je reviendrai sur la cible en fin.

Un beau jour, tout les adultes (tous les 15 ans et plus en fait) de la petite ville californienne de Perdido Beach disparaissent, ne laissant derrière eux qu'environ 300 bébés, enfants, pré-ados et jeunes adolescents. Ceux-ci découvrent bien vite que leur ville et ses alentours sont enfermés dans une sphère opaque (laissant quand même passer la lumière) d'environ une vingtaine de kilomètres de diamètre, coupant tout contact avec l'extérieur (si cet extérieur existe encore.. )
Il va donc falloir s'occuper des plus jeunes, gérer les dissensions et les ambitions (notamment venant de membres d'une école privé pour adolescents difficiles, mais de bonnes familles),et s'adapter à un environnement nouveau : certains animaux changent, et certains des enfants manifestent des pouvoirs mutants : super-vitesse, rayon laser, télékinésie...
De plus, ils ne sont pas tout seuls dans leur Zone : une force maléfique poursuit un sombre dessein.
Et pour couronner le tout, tout adolescent atteignant 15 ans disparait.

Je ne vais pas faire le synopsis des six volumes : j'ai commencé à le faire, et c'était à la fois trop court pour ne pas trahir et trop long pour être lisible.
On va donc suivre pendant six volumes une vingtaine de personnages différents et attachants (un héros malgré lui, une jeune fille prête a beaucoup pour la survie de son petit frère autiste, un adolescent qui face aux difficultés se révèle a lui même méprisable, une autre jeune fille qui se dévoue a tenir une crèche...), dans une situation qui se dégrade au fur et à mesure que l'histoire avance (suite aux dissensions, l'épuisement des ressources, l'influence et les actions de l'Ombre, jusqu’à un final apocalyptique, et des épilogues très satisfaisants.

L'histoire est parfois violente, même sanglante (il y a des insectes cauchemardesques), mais le (délicieusement) pire a été pour moi le côté psychologique : chaque succès n'est que temporaire, les choses vont presque  toujours vers le pire, plus le temps passe, plus la situation empire, les personnages sont pleins de doutes et l'auteur ne recule pas devant un certain réalisme : par exemple, au bout de deux livres, la plupart des animaux domestiques ont été mangés, certains enfants mutants sont rendus inoffensif en leur coulant les mains (source de leur pouvoir) dans un bloc de ciment..
Mais il y a aussi un petit peu de romance (rarement heureuse) et de l'humour, parfois :
She kissed him and slid on top of him. Their bodies did the rest.
At some point in the hours that followed he said, “Astrid?”
“Don’t you think you should have made sure of that about three times ago?”
Chaque livre est structuré sous la forme d'un compte à rebours horaire (Chapitre 10 : 34h 31mn, Chapitre 11 : 26h 45mn), vis a vis du final du livre, qui illustre bien la montée en puissance de la tension. A ce titre la, le dernier volume est exemplaire, haletant. Pour tout dire, j'ai perdu pas mal de sommeil avec "je vais juste lire deux trois pages pour me rendormir a 2h du matin", pour en arriver a ce que l'aube pointe sur la dernière page du volume..
C'est donc un mélange de Sa majesté des mouches pour la violence par et parmi les enfants, de X-Men (enfin.. de trucs avec des mutants qui ont des pouvoirs) pour le côté mutants, et de roman d'aventures et d'actions.
Il y a des personnages très attachants (mais attention ! certains meurent, et aucun n'en ressortira indemne), ce n'est pas du tout manichéen, les personnages évoluent, changent, murissent (assez logiquement vu le contexte), se trahissent eux même ou trouvent leur voie.
C'est aussi pleins de mystères (qui se résoudront), de tension, d'action, c'est extrêmement prenant, et très plaisant. Destiné jeunesse (les couvertures peuvent décourager :)), c'est moins effroyable qu'Ennemis mais cela reste assez dur. La galerie de personnages, l'action incessante, les situations complexes et difficiles en font un tout cas un livre que j'ai eu beaucoup de plaisir (et de frissons) à lire.